Article Les professionnels des TI font l’état des lieux de la technologie en milieu de travail
Par Claudia Hrynyshyn / 18 Jun 2018 / Sujets: Effectifs
Par Claudia Hrynyshyn / 18 Jun 2018 / Sujets: Effectifs
Dans la Silicon Valley, les bureaux des géants de la technologie sont équipés de bars, d’espaces de jeux et de salles de méditation. À San José, en Californie, le siège social de Cisco est un bijou technologique où un système de détecteurs, des aires décloisonnées et un mur-écran favorisent la collaboration.
Il n’y a pas à dire, les espaces de travail ne sont plus ce qu’ils étaient.
Bien plus qu’une prouesse technique, la conversion de ces locaux avait pour but d’établir un lien stratégique entre la technologie et les utilisateurs.
Inspirée par ce projet, Insight a demandé à la revue Harvard Business Review de faire enquête sur la main-d’œuvre connectée en demandant à des cadres des TI de parler en toute franchise des outils technologiques utilisés dans leur entreprise (des excellents aux moins bons) ainsi que de l’avenir de l’informatique collaborative et de l’informatique-utilisateur.
Voici cinq constats remarquables que le magazine a dressés:
Le télétravail devient monnaie courante, et si les entreprises s’ajustent à cette nouvelle réalité, elles improvisent souvent leurs solutions de collaboration mobile.
En tout, 73 % des cadres interrogés disaient que leurs systèmes facilitaient le télétravail, et 61 % estimaient qu’ils facilitaient la collaboration, mais 40 % seulement jugeaient qu’ils amélioraient la productivité.
Où est-ce que le bât blesse ? D’après d’autres conclusions du rapport, les systèmes sont modernes et se basent sur des principes solides, mais ils ne communiquent pas entre eux.
À la question de savoir ce qui empêchait le personnel d’utiliser la technologie au maximum pour collaborer et rester connecté, la raison invoquée le plus fréquemment était la disparité des systèmes utilisés au sein de l’entreprise. Les autres obstacles cités étaient les suivants:
Les employés sont déjà très connectés dans certaines entreprises, mais plus du tiers des cadres interrogés estimaient que leurs systèmes et leurs technologies avaient un train de retard. Parmi eux, 55 % jugeaient que cela s’expliquait par un manque d’argent.
Ce fait est peu surprenant, pour plusieurs raisons. D’abord, comme en ont fait état 30 % des sondés, le personnel des TI est trop accaparé par la prestation des services de soutien liés aux systèmes existants pour prendre en charge la mise en œuvre de nouvelles technologies. Ensuite, on sait que plus un système est désuet, plus son soutien coûte cher. Dans un rapport publié en janvier par IDG, 56 % des entreprises jugeaient qu’il était « extrêmement difficile » de financer l’innovation.
D’autres études montrent que la maintenance de base est le plus gros poste budgétaire des services des TI. Dans un sondage effectué par Forbes à la demande de BMC Software en 2017, 85 % des responsables des TI rapportaient que ces frais étaient restés stables ou avaient augmenté dans leur service au cours des trois années précédentes.
Dans un monde où l’innovation est avant tout technologique, ces constats confirment ce que les professionnels des TI savent déjà : la transformation numérique a beau soulever les passions, c’est un processus qui se fait dans la lenteur et la régularité.
De l’avis de la vaste majorité des personnes interrogées, la technologie ne sert pas seulement à motiver les employés. C’est un investissement dans le capital humain.
Les réponses aux questions qui ont été posées sur ce thème varient selon le degré de connectivité des entreprises (l’intégration des tâches individuelles et collectives), mais toutes vont dans le même sens : plus les employés sont connectés, plus l’attractivité et la capacité de rétention de l’entreprise augmentent.
Sur ce dernier point, le sondage révèle également que 63 % des employés souhaiteraient voir un élargissement de l’accès en libre-service aux données essentielles.
Améliorer l’expérience des employés est une chose, mais dans une entreprise, les investissements doivent donner des résultats chiffrés. Heureusement, le sondage montre qu’en matière de connectivité, l’épanouissement des employés et la prospérité des employeurs vont de pair.
Dans le rapport, les entreprises très connectées étaient deux fois plus susceptibles de qualifier de favorable leur position concurrentielle sur le marché et avaient enregistré une croissance de leur chiffre d’affaires de plus de 10 % au cours des deux années précédentes.
Enfin, et sans surprise, le sondage a constaté l’existence d’un lien étroit entre la technologie, la productivité et la collaboration dans le monde du travail.
Par exemple, le concepteur logiciel SAP America a fait des gains de productivité extraordinaires en donnant à ses équipes des appareils fonctionnant sous iOS. Grâce à ces outils, les employés ont pu gagner en autonomie en accédant à des données opérationnelles centralisées directement dans les systèmes internes de l’entreprise.
Quand l’utilisateur final n’a pas besoin d’attendre qu’un spécialiste lui donne accès aux rapports dont il a besoin, tout le monde se base sur les mêmes données, et le travail se fait plus rapidement.
Comme l’explique Michael Golz, directeur des systèmes d’information chez SAP America, « en donnant aux utilisateurs la liberté d’accéder non seulement aux données des systèmes centraux, mais aussi à des applications réactives qui lui permettent de faire lui-même ses analyses, on change vraiment son rapport aux données analytiques, sa capacité à trouver les réponses à ses questions et sa capacité à travailler en équipe. Ce projet a eu un effet incroyable sur la productivité et la responsabilisation des employés. Nos processus organisationnels sont beaucoup plus rapides et beaucoup plus réactifs. »
Le rapport du magazine Harvard Business Review présente des anecdotes parlantes, des cas d’utilisation rapportés par des cadres des TI dont les entreprises ont choisi d’investir dans leur avenir, et des recommandations stratégiques pour renforcer la connexion des employés.
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